LEI02
Neuf
Fragilité et innocence : c’est autour de ces deux grandes lignes que se sont dessinés les contours de Leïla Huissoud aux yeux du public. Une image acquise à travers L’Ombre,
son premier album enregistré live en configuration piano, guitare et voix, et confirmée ensuite durant de la tournée qui a suivi.
Fragilité et innocence : c’est autour de ces deux grandes lignes que se sont dessinés les contours de Leïla Huissoud aux yeux du public. Une image acquise à travers L’Ombre,
son premier album enregistré live en configuration piano, guitare et voix, et confirmée ensuite durant de la tournée qui a suivi.
Une image complétée par celle d’un personnage scénique qu’elle avait fini par créer à ses dépens, mélange de drôlerie, d’attitudes naturelles et de spontanéité quand elle interagit avec son public.
Embrassant cette deuxième facette mais désireuse de se détacher de la première, lui est alors venue l’idée de grossir ce trait comique qu’on lui prête. De se reconnecter avec ses années passées en école de cirque, de renouer avec l’Auguste, ce contrepoint du clown blanc. Et de lui donner le titre de son nouvel album. Pas de nez rouge, maquillage ou costumes colorés, mais l’envie de porter les douze chansons d’Auguste vers plus de gaieté.
Composées parfois sur la route, c’est avec Simon Mary que Leïla en a affiné les arrangements, s’offrant pour les réaliser les services d’une dizaine de musiciens. Les convoquant
en nombre pour accompagner son enthousiasme, ne s’appuyant que sur un ou deux pour assurer les arrières de ses histoires à écouter, restant en tête à tête pour les titres
plus intimistes et sensibles : cordes, cuivres, contrebasse et xylophone ont été invités à rejoindre le piano sur la piste. La guitare laissée à des mains plus expertes que les siennes, Leïla a aussi permis au jazz manouche de se faire une place dans ses nouvelles chansons enregistrées avec le moins de prises possibles et tous ensemble pour garder l’intention de départ. Mais aussi, et surtout, ces imperfections, ces petites aspérités qui donnent à la musique toute sa vie et sa chaleur.
Des chansons où les états d’âme personnels se sont effacés au profit d’histoires sentimentales. De personnages attachants ou détestables. Où le drôle s’accommode du
cruel, l’émouvant du sarcastique. Où l’écriture à la première personne autorise un meilleur brouillage entre le personnel et l’inventé.